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Employeurs agricoles : exonération de cotisations TO-DE
Le plafond de rémunération ouvrant droit à l’exonération de cotisations patronales pour l’emploi de travailleurs occasionnels et de demandeurs d’emploi (TO-DE) par les employeurs agricoles a été portée à 1,25 Smic depuis le 1-5-2024 par décret.
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Refus d’aménager le poste de travail d’un salarié handicapé
Lorsque le médecin du travail formule des préconisations sur l’aménagement du poste de travail d’un salarié handicapé, il est impératif de les respecter. La Cour de cassation a précisé les conséquences d’un refus de les suivre.
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Préparer le remplacement d’un salarié avant son licenciement
L’employeur peut-il préparer le recrutement d’un nouveau salarié, notamment en établissant une promesse d’embauche, pour remplacer un salarié en poste qu’il envisage de licencier ? Cette situation peut-elle caractériser un licenciement de fait ?
Licenciement en raison de l’absence de diplôme
L’absence du diplôme requis pour l’exercice d’une activité ne justifie pas toujours un licenciement disciplinaire.

Absence de diplôme constatée après 10 ans d’ancienneté
Une salariée a été engagée en qualité de préparatrice en pharmacie en 1998. La pharmacie où elle exerçait a été rachetée et sa relation de travail s’est poursuivie avec le nouvel employeur après la conclusion d’un avenant à son contrat en 2015. Elle a été licenciée pour faute grave en février 2018 lorsque l’employeur a constaté qu’elle n’avait pas le diplôme exigé pour exercer. La salariée a contesté en justice son licenciement, estimant qu’il appartenait à l’employeur de vérifier que ses subordonnés avaient les diplômes requis pour exercer leur métier.
En appel, les juges ont rejeté ses demandes. La salariée a occupé l’emploi de préparatrice en pharmacie durant de nombreuses années sans posséder le diplôme exigé ni bénéficier de l’autorisation préfectorale d’exercice de cette profession réglementée, alors que son contrat de travail soumettait expressément l’emploi à la détention de ce diplôme, et elle n’a jamais informé l’employeur de cette situation illicite notamment lors du transfert du contrat de travail, malgré deux mises en demeure de l’employeur de répondre à ses demandes de justifications. Pour les juges, la salariée a manqué à son obligation de loyauté résultant de son absence de déclaration sur le caractère illicite de son statut de nature à engager la responsabilité pénale de son employeur. Ils ont validé le licenciement pour faute grave.
Vérifier les diplômes obtenus lors de l’embauche
La Cour de cassation a censuré la décision des juges. Elle a jugé que l’employeur avait poursuivi les relations contractuelles durant plusieurs années sans vérifier que la salariée disposait de la qualification nécessaire à l’emploi de préparatrice en pharmacie, de sorte qu’il ne pouvait invoquer une réglementation à laquelle il avait lui-même contrevenu et se prévaloir de sa propre négligence pour reprocher à la salariée une faute grave.
Ainsi, l’employeur doit vérifier les diplômes obtenus par la salariée lors de son embauche, notamment s’ils sont indispensables à l’exercice d’une profession ou d’un métier. S’il constate, après plusieurs années passées à son service, que le salarié ne détient pas le diplôme requis, il ne peut pas légitimement le licencier pour faute grave.
Source : Cass. soc. 26-3-2025 n° 23-21.414
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